à la religion, à la piété des peuples, aux traditions les plus respectables, à la solidarité de l’autel et du trône ! N’est-il pas vrai que si la paix était le principe, la condition et le but des états, le plus grand de tous les états, celui qui aurait la plus grande puissance d’absorption, ce devrait être l’Église ?
Mais la diplomatie, quand elle a la parole, n’est autre chose que l’organe officiel de la guerre ; la politique entre les nations n’est au fond que la raison des armées, le droit de la force. Voilà pourquoi, dans les congrès des puissances, le souverain pontife n’a pas la parole, si ce n’est pour entonner le Te Deum et invoquer le Saint-Esprit. Voilà pourquoi, ne comptant pour rien, ni sur les champs de bataille, ni dans les conférences des souverains, sa politique, à lui, sa politique de prêtre est de dissoudre les forces qu’il ne peut dominer. Ne pouvant conquérir l’Italie, le Pape ne travaille qu’à l’immobiliser, tantôt par ses propres divisions, tantôt par les armes étrangères. On l’a vu, en 1848, lorsque Pie IX refusa de suivre le peuple dans la guerre contre l’Autriche : « Je suis, dit-il, le père commun des fidèles ; il ne m’est pas permis de faire la guerre contre aucune fraction de mon troupeau. — Quoi ! saint-Père, pas même pour l’affranchissement de la patrie italienne ? — Non, pas même pour l’affranchissement de la patrie italienne. La patrie est affaire d’état, et le royaume du Christ n’est pas de ce monde. — Eh bien, alors, ne soyez donc pas chef d’état italien, Noli ergo imperare ; car la vie de l’Italie, avec vous, c’est le suicide. L’Italie ne peut rester pontificale et vivre. »
Aujourd’hui, l’Italie semble se réveiller. Elle a chassé, ou peu s’en faut, l’étranger ; et les sujets du Pape l’abandonnent. L’Eglise est désormais mise hors la politique, hors le temporel, en Italie et dans les états dits de l’Église, aussi bien qu’en France, en Autriche et dans tous les états ca-