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J’ai rendu hommage à l’esprit guerrier, calomnié par l’esprit industriel : mais je n’en ai pas moins reconnu que l’héroïsme devait désormais céder la place à l’industrie.

J’ai rétabli la guerre dans son antique prestige ; j’ai fait voir, contre l’opinion des gens de loi, qu’elle est essentiellement justicière ; mais sans prétendre qu’il fallût transformer nos tribunaux en conseils de guerre : loin de là, j’ai montré que, selon toutes probabilités, nous marchons vers une époque de pacification définitive.

Voilà ce que j’ai dit, et que je croyais avoir rendu suffisamment intelligible pour un homme du métier. Il paraît que je me suis trompé.

Au reste, cher lecteur, lisez cette petite narration, extraite de l’Appendix de Diis et Heroibus poeticis qu’on fait expliquer dans les collèges aux enfants de sixième, et vous saurez le fonds et le tréfonds de ce terrible traité. Vous pourrez même vous dispenser d’en prendre plus amplement connaissance. Quand les docteurs de la loi sont devenus incapables de comprendre la loi par raisonnements, c’est le cas de leur parler, comme faisait Jésus-Christ, par paraboles.


HERCULE.


Hercule, jeune homme, illustre déjà par maint exploit, mais dont l’éducation avait été, par le malheur des temps, fort négligée, reçut de son père Amphitryon l’ordre de suivre l’école de Thèbes. Outre la musique, comme on disait alors, la religion et les lois, on enseignait l’écriture, qu’un étranger, venu d’Orient, avait apportée dans la Grèce. À cette époque, Orphée remplissait les montagnes de ses chants ; un autre inventait la lyre ; d’autres avaient trouvé