vaine sensibilité. Souvenez-vous que la mort de l’État n’entraîne pas celle des citoyens, et qu’il n’y a pas de pire condition pour ceux-ci que celle d’un État décrépit et déchiré par les factions. Quand la patrie est réfractaire à la liberté, quand la souveraineté publique est en contradiction avec celle du citoyen, la nationalité devient un opprobre, et la régénération par la force étrangère une nécessité.
Quelques mots seulement du droit civil et du droit économique.
Le droit civil se compose de l’ensemble des droits de l’homme et du citoyen : droit de famille, droits de propriété, de succession, de travail, d’échange, d’habitation, etc., qui tous sont placés sous la garde de l’autorité publique, subordonnés à l’intérêt public, et ont leur sanction dans le droit de la force.
La propriété, par exemple, bien qu’elle tende de plus en plus à se légitimer par le travail et par le juste rapport entre la rente foncière, l’intérêt des capitaux et les salaires, n’en relève pas moins évidemment du droit de la force, fondée qu’elle est originairement sur le droit de première occupation ou de conquête, et subordonnée à la condition, par le propriétaire, d’exploiter en bon père de famille, au mieux des intérêts de sa famille et de l’État. Si un propriétaire, disait Napoléon Ier, ne pouvait cultiver ou faire cultiver ses terres, s’il les laissait en friche et les abandonnait, je les lui reprendrais d’autorité et les donnerais à de plus capables et de mieux méritants. Qui ne peut exploiter, pensait le conquérant, n’est pas digne de posséder ; en autres termes, qui n’a pas la force n’a pas le droit. Tel est, en fait de propriété foncière, le principe. Aussi n’est-ce que par une convention subséquente, sorte de fiction légale, appuyée par l’État, que le propriétaire