Nous avons dit au livre premier :
La guerre anime la société. Sa pensée, son influence, y sont partout présentes. C’est elle qui a donné l’impulsion et la forme à toutes nos puissances, à la religion, à la justice, à la philosophie, aux arts libéraux et aux arts utiles. La guerre a fait la société ce qu’elle est, à telles enseignes que, si l’on fait abstraction de la guerre, de son idée et de son œuvre, on n’imagine plus ce que pourrait être la civilisation, ce que serait le genre humain.
Ces propositions, largement présentées, quoique en un petit nombre de pages, ont acquis, dans ce livre deuxième, une signification bien autrement grave. En découvrant que la guerre contient un élément moral ; qu’elle implique, dans sa notion, dans ses motifs et dans son but, une idée de droit, qu’ainsi elle se résout en un véritable mandat judiciaire ; que telle est l’opinion de tous les peuples, la foi intime du genre humain, nous avons compris que nous tenions la clef de ce mystérieux et gigantesque phé-