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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 1, 1869.djvu/260

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LIVRE TROISIÈME


LA GUERRE DANS LES FORMES


Furor impius ... Sæva arma.
Virgile.


________


SOMMAIRE


La guerre est, d’États à États, une forme d’action judiciaire, pour leur fusion, leur disjonction ou leur équilibre. Cette action est juste ; elle repose sur un droit positif : nous l’avons démontré au livre précédent. Elle est de plus efficace : toute l’histoire en fournira la preuve. Par conséquent les jugements de la guerre, justes dans leur principe et dans leur forme, efficaces dans leur action, peuvent être considérés judiciairement comme valides ; en sorte que, dans les décisions de la force, efficacité et validité sont synonymes. Causes qui rendent, en certains cas, la victoire incertaine, inefficace, partant le jugement de guerre nul ; exemples.

De ces considérations nouvelles, jointes à celles développées au livre deuxième, il résulte que l’action guerrière, de même que le duel, et à bien plus forte raison que le duel, doit être soumise à des règles rigoureuses, et que ces règles sont indiquées à priori par la définition de la guerre et de son objet. Sur ce point, le consentement universel, la conscience des militaires et la raison des légistes sont à peu près d’accord.