Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/103

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Catin. J’en dis autant des dames de la halle, plus terribles que leurs maris, les forts. Aucun gouvernement n’a osé jusqu’à présent débarrasser le marché parisien du privilège de ces dames : on dirait qu’elles portent une révolution dans leurs jupes.

J’ai habité longtemps près d’un hospice où se faisait un cours d’accouchement : c’était une véritable école de prostitution et de proxénétisme. Certes, il est d’honnêtes matrones dans la corporation des accoucheuses, j’en ai connu, et vous en êtes, vous, madame Jenny d’H***, un fier exemple. Mais je ne puis m’empêcher de croire, quand vous daubez sur les accouchements, que vous combattez beaucoup plus alors pour la clientèle que pour l’émancipation. De bonne foi, comment voulez-vous qu’une jeune femme repasse dans son cerveau certains sujets, sans que son imagination brûle et que sa pauvre tête se monte ? Le moins qui puisse lui arriver c’est, en se mariant au plus vite, de porter, comme on dit, les culottes. Connaissez-vous un homme de goût, une femme qui se respecte, qui veuille, pour sa fille, d’un pareil métier et d’un tel avenir ?

C’est bien à tort, madame, que vous voudriez