Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/110

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condition que, même lorsqu’elle écrit, même lorsqu’elle se montre en public, elle reste femme et mère de famille : hors de là, je ne la souffre plus. Or, là est le point délicat. Il est bien difficile que celle qui prend la parole devant l’assemblée n’ait pas. le verbe un peu plus haut dans le ménage. Plus donc une femme montre de talent, plus elle a besoin de vertu domestique. En sommes-nous là? Le public, par ses applaudissements indiscrets, est le premier auteur du désordre. On dirait même qu’il fasse une médiocre estime de celles qui, au talent le plus vrai, joignent une conduite réservée et modeste. Une pointe de scandale ajoute à la célébrité du bas-bleu, et lui donne tout son parfum. Mlle  de Meulan, Mme  Amable Tastu commencent à être oubliés. Mme  Necker de Saussure n’est connue que des institutrices. Combien d’autres, plus hardies, ont vu leur réputation s’étendre avec leurs galanteries !

Je consens donc à ce qu’une femme, à l’occasion, écrive et publie ses œuvres; mais je demande qu’avant tout le respect de la famille soit garanti. « La femme, dit le Code, ne peut « donner, aliéner, hypothéquer, acquérir, tester « en jugement, sans l’autorisation de son mari. »