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DE LA PORNOCRATIE.

conglomérats ; l’unité élémentaire ne se laisse prendre nulle part. Le réel, c’est le multiple, la série, la synthèse ; l’abstrait, l’absolu, c’est l’atome. Comment donc se fait-il, madame, que, cherchant le réel, le concret, l’idéal, et fuyant l’absolu, vous arriviez constamment, dans votre philosophie, à vous tromper d’adresse ; que vous preniez toujours l’absolu pour le relatif, le concret pour l’abstrait et vice versa ? Comment ne voyez-vous pas que ce qui fait, pour notre intelligence, la réalité des êtres, c’est le rapport de leurs parties ; que, par conséquent, l’homme et la femme étant complémentaires l’un de l’autre, comme les parties du corps humain sont complémentaires les unes des autres, l’homme et la femme forment par leur union un organisme très-positif, très-réel, très-concret, nullement abstrait, mais d’ordre supérieur ; et qu’il en est absolument de même de la famille, de la cité, de la nation ?

Pendant un certain temps, l’esprit humain a hésité sur cette proposition : la lutte des réalistes et des nominalistes en est un monument. Il faut un degré d’attention de plus pour apercevoir le rapport des parties séparées, quelquefois fort distants, que pour saisir celui des membres d’un