Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/171

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et respectable. Cela ne nous empêche pas de dire, en classant les droits de l’homme selon ses facultés, qu’il y a un droit de l’intelligence, un droit du travail ; vous reconnaissez vous-même, en faveur de la femme, un droit de la beauté. Pourquoi n’y aurait-il pas aussi un droit de la force ? Ne répétez donc pas, comme un enfant sans discernement, vos fables de La Fontaine : La raison du plus fort est toujours la meilleure! Quand on a dit cela, on croit avoir tout dit. Non, vous répondrai-je, la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure ; mais elle l’est quelquefois, souvenez-vous-en.

Je n’ai pas vis-à-vis de vous le droit de la force, madame : s’il en était autrement, vous pouvez être convaincue que de votre vie vous n’eussiez touché une plume. Mais j’ai le droit de la critique, et j’en use sans miséricorde. Votre brochure est une attaque, très-peu voilée, mais profondément hypocrite, au mariage et à la famille. Pour la faire passer, vous vous êtes attaquée à l’homme que la police correctionnelle, par des motifs que je ne veux point discuter, venait de condamner comme coupable d’attaque à la morale publique et religieuse ; vous avez cherché à intéresser à votre cause toutes les femmes, en