Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/278

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La justice, si bien qu’on l’explique, reste toujours, au fond, un mystère comme la vie ; l’amour conjugal, l’amour transformé par le droit, qui a chassé le rut et l’idéal ; mystère ! la femme est mystérieuse, comme la génération et la beauté.

Établissons sur ce fondement la justice inflexible, la morale austère, l’inviolabilité du libre arbitre, le zèle de la vérité, de la science, de l’égalité, de la pudeur ; ménageons des jours et des lieux de ralliement aux familles : nous aurons une religion.

Nous avons perdu l’habitude du recueillement, — nous ne savons plus vivre en nous-mêmes, être heureux avec notre conscience, comme le croyant l’est avec son dieu, qui n’est que la voix de son cœur et de sa conscience… Nous nous fuyons nous-mêmes ; nous avons besoin d’être sans cesse les uns chez les autres ; notre existence est un pêle-mêle. Point de religion domestique. Le père et la mère finissent par s’ennuyer l’un de l’autre : mieux que cela, ils s’ennuient en commun, comme des gens sans conscience et