Aller au contenu

Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

croyons en progrès ? Nous tendons à un ordre de choses supérieur, où la paix sera perpétuelle, le travail solidaire, le bien-être mieux réparti, la vertu générale. Croit-on qu’on y arrivera par la ruine du respect conjugal ?

Est-ce que l’on voudrait démolir l’homme ?

— Il y a des temps où l’abaissement du sens moral passe des individus aux masses : le monde en est témoin depuis 1848. La corruption était grande à partir du Directoire ; mais elle restait plutôt privée que publique. Tout à coup il y a eu explosion ; la masse se corrompt et réagit sur le reste. Où s’arrêtera cette dissolution ? On ne le sait pas.

Une nation en dissolution est comme un corps atteint de gangrène : l’orteil seul paraît attaqué, et le chirurgien coupe le pied. Six mois plus tard la gangrène reparaît à la jambe, il faut couper la cuisse ; enfin, elle se met au ventre et tout est fini.