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Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/32

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DE LA PORNOCRATIE.

Oh ! mesdames, je sais combien cette morale vous paraît sévère, à vous, qui faites fi de la force et encore plus de la beauté, et pour qui plaisir et richesse sont en définitive le véritable contrat social, la vraie religion. Avouez pourtant que dans les conditions de travail et de frugalité que la nature même des choses impose à notre espèce, si nous voulons former des mariages solides, une société vertueuse, cette théorie du dévouement vaut mieux que vos maximes épicuriennes. En tout cas, vous ne pouvez dire que j’ai fait tort à la femme, l’être, selon moi, le plus faible ; car voici, à peu près, comment je l’ai traitée.

Quant à la famille, l’économie de l’existence se divise en deux parties principales : production et consommation.

La première est de beaucoup la plus rude j’en ai fait l’attribut de l’homme ; la seconde est plus facile, plus joyeuse : je l’ai réservée à la femme. L’homme laboure, sème, moissonne, moud le blé ; la femme fait cuire le pain et les gâteaux. Toute leur vie, en ce qui concerne le travail, peut se ramener à ce symbole : peu importe de quelle manière, dans l’avenir, le travail pourra être divisé, organisé et réparti ; en