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DANS LES TEMPS MODERNES.

Quant à moi, qui, poursuivant d’un trait implacable cette pourriture saint-simonienne, n’avais garde de refaire la satire de Boileau sur les femmes, j’ai conclu, sur l’exposé de ces faits, comme je l’avais fait précédemment à propos de l’inégalité des forces, que la puissance intellectuelle de l’homme devait avoir pour corrélative chez la femme une qualité d’un autre genre, qualité d’application, de simplification, de vulgarisation, qualité qui par conséquent devait donner à l’esprit féminin, en agrément, ce que celui de l’homme a en profondeur. J’ai raisonné de la nourriture spirituelle comme de la nourriture corporelle. Ce n’est pas tout qu’un cerveau qui la produise, il en faut un autre qui la prépare. Nous en savons un bel exemple dans mistress Mary Somerville, qui, en 1831, à la prière de lord Brougham, traduisit, pour la société de la diffusion des connaissances utiles, la Mécanique céleste, de Laplace, « l’algèbre en langage ordinaire, » une œuvre faite pour la postérité, disait de cette traduction John Herschell. Certes, mistress Somerville pouvait passer, en son genre, pour un phénomène ; cela ne l’empêcha point d’être la meilleure ménagère du monde ; elle traduisait de Laplace « l’algèbre en langue vulgaire » dans