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Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/59

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DANS LES TEMPS MODERNES.

d’indépendance ; le point d’honneur est plus susceptible ; l’ambition, l’esprit de domination, l’instinct du commandement sont plus forts : c’est un des reproches que vous nous faites. — La femme, au contraire, est plus timide, et, ce qu’il y a de remarquable, cette timidité ne lui messied pas, elle n’en a point de honte ; elle est dans sa nature quand elle se montre craintive et timide. Elle a, comme on dit, le don des larmes, qui la rend touchante comme la biche, mais que vous ne trouverez pas chez le lion ou le taureau, et rarement chez l’homme. Elle est plus docile, plus disposée à l’obéissance et à la résignation ; elle affecte beaucoup moins l’empire, contente de régner, comme une fée, par le charme de sa figure et la vertu de sa petite baguette. Ce fait, vous ne le niez pas plus que l’autre, puisque c’est surtout à raison de ce fait que vous vous indignez contre les femmes, vos sœurs, que vous traitez de bêtes et de lâches.

C’est l’énergie morale de l’homme qui a établi la coutume du duel, inconnu à l’autre sexe ; que dites-vous encore de ce fait-là ?

C’est par un effet de ce même principe que la guerre a été organisée entre les nations, et considérée comme une des formes de la justice;