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DANS LES TEMPS MODERNES.

niture, et tout en faisant beaucoup de façons, cherche le mâle. La femme n’échappe point à cette loi. Elle a naturellement plus de penchant à la lasciveté que l’homme ; d’abord parce que son moi est plus faible, que la liberté et l’intelligence luttent chez elle avec moins de force contre les inclinations de l’animalité ; puis parce que l’amour est la grande, sinon l’unique occupation de sa vie, et qu’en amour, l’idéal implique toujours le physique. Comme preuves, j’ai cité, entre autres : 1o la coquetterie précoce des petites filles, en contraste avec l’antipathie que témoignent pour elle les petits garçons, et l’excessive timidité des jeunes hommes ; 2o la prostitution, tant sacrée que profane, et le proxénétisme, incomparablement plus fréquent chez les femmes que chez les hommes ; 3o les cas si rares de polyandrie, qui démontrent que si l’homme, à un certain moment de la civilisation, n’hésite pas à s’approprier, en tout bien tout honneur, plusieurs épouses toutes très-consentantes, lui, de son côté, ne consent pas à devenir, en compagnie de plusieurs autres, la propriété d’une même épouse ; 4o enfin, la tendance des femmes à rabaisser le mariage au niveau du concubinat, par la prédominance de l’amour sur le