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DANS LES TEMPS MODERNES.

la mère était honorée au-dessus de la Vierge, et paraissait même plus belle : Gratia super gratiam, mulier sancta et pudorata, dit la Bible. Le christianisme a renversé cet ordre : il a déclaré la femme mariée impure ; il ne fait cas que de la pucelle ; ce qui est le renversement de la nature, une atteinte à l’honneur de la famille et à la dignité de l’homme même.

Pourquoi faut-il, mesdames, que ce soit moi qui vous apprenne ces choses ? Ah ! c’est que l’impudence chez la prétendue savante aboutit à l’impudeur chez la femme. Vous jetez les hauts cris, parce que, sans vous nommer, attendu que je ne vous connaissais pas, j’ai traité d’impures les affranchies dont vous plaidez la cause, et vous prouvez, par toutes vos paroles, que si, par la force de la nature, vous êtes encore capables de rougir, vous avez perdu la juste notion de la pudeur. Ne dites-vous pas que la paillardise, l’adultère, la prostitution, ne sont pas plus une faute pour la femme que pour l’homme, et que, si le péché de l’un jouit d’une si grande tolérance, celui de l’autre ne doit pas paraître moins excusable ? Cette inégalité, que l’opinion de tous les peuples a mise entre l’incontinence de l’homme et l’impudicité de la femme, n’est-elle