Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/74

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la volupté, à l’amour, s’est substitué un sentiment plus élevé, sentiment qui n’exclut pas la volupté et l’amour, mais qui leur commande, qui les subalternise et les efface, et au besoin les supplée ? Voilà, mesdames, le mariage, que vous me paraissez ne connaître ni l’une ni l’autre. Hors de là, prenez note de mes paroles, il n’y a pour la femme que bonté et prostitution. L’homme et la femme qui se sont ainsi épousés savent, vous pouvez m’en croire, ce que c’est que justice : aucune félonie n’entrera dans leur commune conscience. Il faudrait pour cela qu’ils redevinssent, d’un commun accord, ce qu’ils n’ont pas voulu être, ce qu’ils se sont juré de n’être jamais, d’impurs concubinaires. Leur mariage est une colonne de plus à ce temple éternel de l’humanité que le Christ voulait fonder en nos âmes, et que je vous accuse, vous et vos adhérents, de détruire.

Voulez-vous maintenant que nous tirions les conséquences de ce contrat de mariage ? Serrons-en d’abord et de plus près le principe.

L’homme et la femme, que l’amour semblait devoir gouverner exclusivement, ont fini par s’engager sous une loi plus élevée, qui est celle du dévouement. Mais dévouement à quoi? en