Aller au contenu

Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

félicité. Nous verrons tout à l’heure l’effet de cette métamorphose.

5° L’homme, par ses seuls efforts, aurait peine à subvenir à ses propres besoins; à plus forte raison aurait-il peine à subvenir à l’entretien de sa femme et de ses enfants. Il faut qu’il combine son industrie avec l’industrie de ses pareils. De là la société politique, dont la famille n’est que l’embryon. Cette société a ses lois et sa destinée propre que la philosophie connaît encore fort peu ; mais on ne saurait douter qu’elle n’ait aussi pour but, d’une part, l’accroissement de la dignité et de la liberté virile, de l’autre, l’augmentation de la richesse, et par suite celle du bien-être de tous. Le rapport des familles à l’État, en un mot la République, tel est, pour le sexe mâle, le problème à résoudre. Les femmes n’y interviennent que d’une manière indirecte, par une secrète et invisible influence. Comment en serait-il autrement? Organe embryonnaire de la justice, les époux ne font qu’un corps, une âme, une volonté, une intelligence; ils sont dévoués l’un à l’autre à la vie et à la mort ; comment seraient-ils d’une opinion ou d’un intérêt différent ? D’autre part, la question politique, qui rapproche les familles, n’est à autre fin que de constituer leur