Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/83

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Pour rendre ceci plus sensible, supposons que la nature, qui, d’après moi, par la manière dont elle a doté les deux sexes, a constitué le mariage, et la famille, et la société civile, tels que nous les voyons, ou que du moins il nous est facile d’en déterminer les types, supposons, dis-je, que cette même nature ait voulu établir la société humaine sur un autre mode. Qu’avait-elle à faire? Le plan qu’elle a suivi nous indique celui qu’elle a rejeté : c’était de répartir également toutes les facultés entre les sexes, de leur donner à tous deux puissance égale et beauté égale ; de rendre la femme vigoureuse, productrice, guerrière, philosophe, juge, comme l’homme; l’homme, joli, gentil, mignon, agréable, angélique et tout ce qui s’ensuit, comme la femme ; en un mot, de ne laisser subsister de différence entre eux que celle de l’appareil génital, dont il paraît que personne ne se plaint, et sans lequel, quoi que disent les mystiques, on ne conçoit pas l’amour. Dans ces conditions, il est clair que l’homme et la femme, ayant chacun la plénitude d’attributions que nous ne trouvons aujourd’hui que dans le couple, égaux en tout l’un à l’autre et similaires, moins ce que je n’ai pas besoin de dire, seraient dans des relations tout autres que celles