Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/97

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bancocratie ! Malthus et Enfantin sont la double expression de la décadence moderne. Mais l’heure est passée ; et le monde, qui regarde avec indifférence s’affaisser la théocratie papale, tourne le dos à la pornocratie malthusienne.

Vous ne vous plaindrez pas, mesdames, que je traite vos idées comme choses de peu d’importance, en homme qui n’aurait pas sondé et mesuré la haute portée de vos doctrines. Je sais de quel esprit vous êtes et ne fais aucune difficulté d’avouer que c’est cet esprit, esprit de luxure et de dévergondage, esprit de confusion et de promiscuité qui, depuis trente-cinq ans, a été la peste de la démocratie et la cause principale des défaites du parti républicain. Aussi je tiens à ce que le public vous juge, intus et incute.

Commençons par les cas non douteux.

Parent Duchâtelet, dans son livre de la Prostitution, a remarqué que les filles publiques étaient gloutonnes, portées à l’ivrognerie, insatiables sangsues, immondes, paresseuses, querelleuses, d’un bavardage décousu et insupportable. À ces traits on reconnaît la femme retombée à l’état de nature ou de simple femelle. D’où vient cette déchéance ? De la fréquentation excessive des