Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/153

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chaînement de la presse, etc., etc. ? S’il pouvait réduire l’escompte de 4 à 3, il pouvait, il devait généraliser la mesure ; car en législation, comme en logique, toute idée qui ne se généralise pas est fausse, est injuste. Il devait, marchant sur les traces de l’Empereur, déclarer que l’intérêt des capitaux, usuraire au-dessus de 5 pour 0/0 d’après la loi de 1807, le deviendrait désormais au-dessus de 4, 3, 2, 1, ad libitum, et cela pour toute espèce de capitaux et sans distinction de prêts. Il devait, en conséquence, confirmant pour le surplus les contrats existants, ordonner que tous intérêts stipulés suivant les anciennes règles seraient proportionnellement réduits d’après la nouvelle loi. En deux mots, ce qui devait occuper la religion du pouvoir, c’était que la réduction, rendue générale et frappant toutes les espèces de valeurs, ne pût être accusée d’inégalité par personne ; et que ceux-là même qui auraient à souffrir, comme capitalistes, de la réduction de leur revenu, retrouvassent, comme consommateurs, une compensation à ce déficit, dans la diminution de leurs dépenses.

Le pouvoir en France ne fera rien de solide, le budget ne couvrira ses déficits, Louis-Napoléon en particulier ne triomphera de l’opposition bourgeoise et n’apportera au peuple de réel soulagement, à la classe moyenne de vraie garantie ; la nation, enfin, ne parviendra à vaincre la concurrence de l’étranger et à réduire ses tarifs, que lorsque le pouvoir, par ses lois sur l’intérêt, aura contraint le capital à demander à la commandite les bénéfices que lui offrent la dette publique et l'hypothèque. Louis-Napoléon a l’autorité : qu’il en