Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/261

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nationales au nord et au midi de la Péninsule. Dites-lui, Président de la république humanitaire, que nous voulez qu’elle vive par elle-même et pour elle-même, et elle vivra. D’un mot vous aurez ressuscité cette nationalité, égorgée par vous dans les murs de Rome, après avoir été trahie sur le champ de bataille de Novarre !

La Pologne aura son tour ; et le Roi des mers ne vous échappera pas, saisi dans le filet démocratique et social...

Avec la France révolutionnée, la politique extérieure est facile à suivre. Le centre de gravité européen se déplace, la nouvelle Carthage cède à la Rome nouvelle, et s’il faut combattre, la guerre est sainte, la victoire est sûre. Mais ou donc Louis-Napoléon, désertant l’idée révolutionnaire, trouverait-il un prétexte pour faire au nom de la France la moindre démonstration sur le continent ? Geôlier bénévole et gratuit de la démocratie, compère et dupe de la contre-révolution, il n’a pas même le droit d’émettre un vœu. Il a reçu les compliments du czar : qu’aurait-il à réclamer pour la Pologne ? Il a fait, de concert avec les jésuites, avec les soldats de l’Autriche et de Naples, la campagne de Rome : les choses rétablies par lui dans le statu quo, que lui reste-t-il à dire en faveur des Italiens ? Grâce à sa diversion puissante, la réaction est maîtresse partout en Europe, sur le Pô, sur le Rhin, sur le Danube : quel principe représenterait, aux yeux des Napolitains, des Romains, des Lombards, des Hollandais, des Westphaliens , la famille de l’Empereur ? Croit-elle qu’on la cherche pour sa noblesse, et MM. Louis, Jérôme, Napoléon, Pierre,