Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/279

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terre et de mer, trouve toujours quelque raison de faire valoir son titre ; et quand il ne guerroie pas, il tient ses armées au complet, sous prétexte que sans cela il ne peut répondre de l’ordre intérieur, maintenir la paix entre les intérêts ! Les intérêts ne sont donc pas en rapport, ou pour mieux dire ce rapport n’est pas représenté, puisque le représentant ne peut les tenir en paix que par la force.

Les intérêts demandent un gouvernement à bas prix, la modération des impôts, leur répartition équitable, l’économie dans les dépenses, le remboursement des dettes ! — À cela le représentant des intérêts répond, que pour être bien gouverné, il faut bien payer ; qu’un fort budget est une marque de richesse et de force, une dette énorme une condition de stabilité. Et le budget avec la dette double en 50 ans ! N’est-ce pas la mystification des intérêts ?

La vigne est une des sources principales de la richesse du pays. Il faudrait, pour en encourager la culture, assurer aux vins et eaux-de-vie le débouché dont ils ont besoin, en supprimant les trois quarts au moins des droits sur les boissons, ce qui serait en même temps faire grand plaisir au peuple qui se prive de vin. — Que dit là-dessus le représentant des intérêts ? que les droits sur les boissons forment la catégorie la plus importante de ses recettes, le plus beau fleuron de sa couronne ; que les remplacer, est impossible ; que les supprimer, c’est le pousser à la banqueroute. Pour comble de contradiction i ! ferme les cabarets ! En sorte que, si l’intérêt vinicole n’est refoulé, écrasé, sacrifié, les autres intérêts ne peu-