tistes, l’occasion et le prétexte de ces sanglantes journées, j’entrerai dans quelques détails. Il faut que le peuple connaisse à quels ennemis il avait affaire et comment s’escamotent les révolutions ; il faut que la bourgeoisie sache à son tour comment on exploite ses terreurs, et quels intrigants font servir ses sentiments de loyale modération à leur politique exécrable. Les principaux renseignements m’ont été fournis par M. Lalanne lui-même, qui m’a témoigné, à cette occasion, une complaisance dont je ne saurais trop ici le remercier.
Le Commission exécutive venait de constituer un ministère. Le 12 mai, Trélat est appelé aux travaux publiés, département auquel incombait la charge des ateliers nationaux. Il aperçoit immédiatement les dangers de la situation, et cherche sans retard les moyens d’y parer. Dès le 17, malgré le trouble apporté par la journée du 15, il institue une commission qu’il charge de lui faire un rapport sur les ateliers nationaux, et de lui proposer une solution. Le lendemain 18, cette commission se réunit ; elle délibère sans désemparer pendant la journée entière. Le rapport est rédigé dans la nuit suivante, lu à la commission dans la matinée du 19, discuté et arrêté dans cette seconde séance, copié et remis sur-le-champ au ministre. Après en avoir entendu la lecture, Trélat déclare qu’il en adopte toutes les conclusions, donne ordre de le faire imprimer de suite ; et dès le 20, à deux heures, l’imprimerie nationale avait tiré les 1,200 exemplaires destinés à l’Assemblée constituante et aux principales administrations. La distribution devait avoir lieu le jour même.
Tout à coup l’ordre est donné de surseoir à la distribution ; pas un exemplaire ne doit sortir du cabinet du ministre, la Commission exécutive en a ainsi décidé. Elle craint que les conclusions du Rapport, que certains principes qui y sont exprimés, le droit au travail entre autres, ne