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Page:Proudhon - Les Confessions d'un révolutionnaire.djvu/174

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cialisme. L’étude et l’expérience les ont développées ; elles m’ont constamment dirigé dans mes écrits et ma conduite ; elles ont inspiré tous les actes dont je vais rendre compte : il est étrange qu’après la garantie qu’elles présentent, et qui est la plus haute qu’un novateur puisse offrir, j’aie pu paraître un seul moment, à la Société que je prends pour juge et au Pouvoir dont je ne veux pas, un agitateur redoutable.


XII.


31 JUILLET :


NOUVELLE MANIFESTATION DU SOCIALISME.


Je reprends mon récit au point où je l’ai laissé avant cette digression.

L’insurrection vaincue, le général dictateur Cavaignac se hâte de déposer les pouvoirs qui lui avaient été confiés. L’Assemblée nationale maintient l’état de siége, nomme le général président du conseil et chef du pouvoir exécutif, et le charge de composer un ministère. Les journaux socialistes sont suspendus : le Représentant du Peuple est d’abord ménagé ; mais comme, au lieu de crier avec les Brennus de la réaction : Malheur aux vaincus ! il s’avise de prendre leur défense, il ne tarde pas à subir le sort de ses confrères. Les conseils de guerre s’emparent des malheureux que la fusillade à épargnés. Quelques hommes de la veille, tels que Bastide, Marie, Vaulabelle, sont conservés. Mais la couleur du gouvernement pâlit bientôt ; l’arrivée au pouvoir de MM. Senard, Vivien, Dufaure, annonce qu’aux républicains de la veille succèdent décidément les républicains du lendemain.

C’était la conséquence logique, j’ai presque dit légitime, de la victoire de l’Ordre. La gauche n’en proteste pas moins contre cette restauration d’une politique qu’on croyait à