le premier la fusion en nommant la République démocratique et sociale. Le socialisme, doublé de la démocratie, imposait à la réaction. Fallait-il négliger cet avantage ?
Si le programme des montagnards laissait tout à expliquer et à définir, par cela même il réservait tout : or le Socialisme n’avait rien produit encore qui s’imposât avec l’autorité des masses ; de quel droit aurais-je repoussé les éclectiques, quand je n’acceptais que sous bénéfice d’inventaire les dogmatiques ?
La conversion en masse du parti de la Montagne, mettant à néant les petites églises, pouvait même être regardée comme un progrès. La catholicité de la Révolution était fondée, bien que son dogme ne fût pas défini ; et quelle notoriété, quelle puissance allait apporter aux idées sociales, à fur et à mesure qu’elles se produiraient, l’alliance d’un parti énergique, organisé, qui formait la portion la plus active de la démocratie ?
Telles étaient les réflexions dont j’étais assiégé, et qui se trahirent plus d’une fois dans la polémique du Peuple, du 19 octobre au 23 décembre. Dans cette situation inextricable, je me sentais arracher mon libre arbitre ; la dialectique la plus savante ne me servait plus de rien ; l’influence politique, l’action passionnelle, malgré moi m’emportait. Du reste, les discussions avec les organes de la Montagne étaient peu faites pour m’éclairer. Les raisons se croisaient, mais sans se répondre ; elles subsistaient les unes à côté des autres, elles ne s’entre-détruisaient pas. Les deux partis, ne pouvant ni s’entendre ni vivre désunis, devaient se battre. C’est la solution de tous les conflits, quand les adversaires ne se comprennent plus. Quelques personnalités se mêlèrent à la lutte...
Les chefs de parti oublient trop souvent qu’ils ne sont que des hérauts d’armes, parlant au nom de leurs commettants, et que leur premier devoir est de se considérer réciproque-