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Page:Proudhon - Les Confessions d'un révolutionnaire.djvu/23

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LES CONFESSIONS


D’UN


RÉVOLUTIONNAIRE


POUR SERVIR


À L’HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION DE FÉVRIER.


Levabo ad cœlum manum meam, et dicam :
Vivo ego in æternum.
Je lèverai la main vers le ciel, et je dirai :
Mon Idée est immortelle.

Deutéronome, XXXII, 40.

I.


CONFITEOR.


Que les rois se coalisent d’un bout de l’Europe à l’autre contre les nations ;

Que le vicaire de Jésus-Christ lance l’anathème à la liberté ;

Que les républicains tombent écrasés sous les murs de leurs villes :

La République reste l’idéal des sociétés, et la liberté outragée reparaît bientôt, comme le soleil après l’éclipse.

Oui, nous sommes vaincus et humiliés ; oui, grâce à notre indiscipline, à notre incapacité révolutionnaire, nous voilà tous dispersés, emprisonnés, désarmés, muets. Le