Ainsi, par l’élection du 10 décembre, et la formation du ministère Barrot-Faucher-Falloux, la réaction avait fait un nouveau progrès. Le gouvernement avait passé des républicains du lendemain aux doctrinaires. Encore un pas, encore une manifestation de la démocratie inintelligente, et nous tombions entre les mains des jésuites. C’était sous les coups de ses propres théologiens, devenus ainsi les continuateurs de la Révolution, que devait périr le principe d’autorité.
Tout s’enchaîne dans la marche des sociétés, tout sert au progrès des révolutions. Et quand, pauvres raisonneurs que nous sommes, nous croyons tout perdu par un de ces coups de notre politique aveugle, tout est sauvé. La réaction comme l’action nous pousse en avant, la résistance est mouvement. Le Président de la République, dont la signification historique est de dissoudre parmi nous le principe d’autorité, ne devait point s’adresser aux montagnards pour accomplir son œuvre de mort. D’après les lois de la dialectique révolutionnaire, qui mène à leur insu les gouvernements et les sociétés, ç’aurait été, de la part de Louis Bonaparte, un mouvement rétrograde. Depuis février, l’axe du monde s’étant déplacé, alors qu’on semblait reculer, on avançait. Nous venons de voir M. Odilon Barrot s’attaquer, au nom de la Constitution elle-même, à la Constitution, en élevant le conflit entre les pouvoirs : nous allons voir M. Léon Faucher, le provocateur du 29 janvier, s’attaquer, par la loi des clubs, aux Institutions. Après les institutions, viendront les Principes, et après les principes, les Classes de