Panthéiste ? — Je ne sais.
Athée ? — Je n’ose.
Sceptique ? — Je ne puis.
Allez donc : vous êtes un charlatan ou un imbécile !
La politique du doctrinaire est la reproduction exacte de cet éclectisme.
Que pensez-vous de la République ? — Fait accompli.
De la monarchie ? — Je ne sors pas de la légalité.
Du président ? — Élu de six millions de suffrages.
De la Constitution ? — Résumé de nos idées politiques.
Du socialisme ? — Généreuse utopie.
De la propriété ? — Abus nécessaire.
Croyez-vous à la religion ? — Je la respecte.
Croyez-vous à l’égalité ? — Je la désire.
Croyez-vous au progrès ? — Je ne m’y oppose pas !…
L’éclectique et le doctrinaire, au-dessus d’eux le jésuite, voilà les trois éléments qui dans ce moment gouvernent la France, j’ai presque dit, qui de tout temps ont gouverné le monde. Le dernier, représentant du principe absolutiste, a été, comme le socialiste son contradicteur, souvent proscrit ; l’Église même, par la voix de ses papes et de ses évêques, s’est montrée pour lui plus d’une fois sévère. Malheureusement, dans la conjoncture où se trouve aujourd’hui l’Europe, au moment où le pouvoir aux abois ne sait plus quelle politique tenir, l’influence jésuitique devait l’emporter sur l’éclectisme et la doctrine, et leur donner pour un temps l’exclusion.
La conspiration tentée dès l’origine, entre l’autel et le trône, contre la liberté, reprit donc son cours fatal. Le crime qu’exigeait une théologie implacable fut consommé par une philosophie sans critérium, mère d’une politique sans boussole. Sur la proposition de M. Odilon Barrot, l’Assemblée nationale décréta qu’une armée française irait prendre position à Civita-Vecchia. C’était voter la guerre à la