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Page:Proudhon - Les Confessions d'un révolutionnaire.djvu/42

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sans exception, en tant qu’ils affectent le pouvoir, sont des variétés de l’absolutisme, et qu’il n’y aura de liberté pour les citoyens, d’ordre pour les sociétés, d’union entre les travailleurs, que lorsque le renoncement à l’autorité aura remplacé dans le catéchisme politique la foi à l’autorité.

Plus de Partis ;

Plus d’autorité ;

Liberté absolue de l’homme et du citoyen ;

En trois mots, voilà notre profession de foi politique et sociale.

C’est dans cet esprit de négation gouvernementale que nous disions un jour à un homme d’une rare intelligence, mais qui a la faiblesse de vouloir être ministre :

« Conspirez avec nous la démolition du gouvernement. Faites-vous révolutionnaire pour la transformation de l’Europe et du monde, et restez journaliste. » (Représentant du peuple, 5 juin 1848).

Il nous fut répondu :

« Il y a deux manières d’être révolutionnaire : par en haut, c’est la révolution par l’initiative, par l’intelligence, par le progrès, par les idées ; — par en bas, c’est la révolution par l’insurrection, par la force, par le désespoir, par les pavés.

» Je fus, je suis encore révolutionnaire par en haut ; je n’ai jamais été, je ne serai jamais révolutionnaire par en bas.

» Ne comptez donc pas sur moi pour conspirer jamais la démolition d’aucun gouvernement, mon esprit s’y refuserait. Il n’est accessible qu’à une seule pensée : améliorer le gouvernement. » (Presse, 6 juin 1848.)

Il y a dans cette distinction : par en haut, par en bas, beaucoup de cliquetis et fort peu de vérité. M. de Girardin, en s’exprimant de la sorte, a cru dire une chose aussi neuve que profonde : il n’a fait que reproduire l’éternelle illusion des démagogues qui, pensant, avec l’aide du pouvoir, faire