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Page:Proudhon - Les Confessions d'un révolutionnaire.djvu/46

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Mais l’expérience des siècles leur répond que le meilleur des gouvernements est celui qui parvient le mieux à se rendre inutile. Avons-nous besoin de parasites pour travailler et de prêtres pour parler à Dieu ? Nous n’avons pas davantage besoin d’élus qui nous gouvernent.

L’exploitation de l’homme par l’homme, a dit quelqu’un, c’est le vol. Eh bien ! le gouvernement de l’homme par l’homme, c’est la servitude ; et toute religion positive, aboutissant au dogme de l’infaillibilité papale, n’est elle-même autre chose que l’adoration de l’homme par l’homme, l’idolâtrie.

L’absolutisme, fondant tout à la fois la puissance de l’autel, du trône et du coffre-fort, a multiplié, comme un réseau, les chaînes sur l’humanité. Après l’exploitation de l’homme par l’homme, après le gouvernement de l’homme par l’homme, après l’adoration de l’homme par l’homme, nous avons encore :

Le jugement de l’homme par l’homme,

La condamnation de l’homme par l’homme,

Et pour terminer la série, la punition de l’homme par l’homme !

Ces institutions religieuses, politiques, judiciaires, dont nous sommes si fiers, que nous devons respecter, auxquelles il faut obéir, jusqu’à ce que, par le procès du temps, elles se flétrissent et qu’elles tombent, comme le fruit tombe dans sa saison, sont les instruments de notre apprentissage, signes visibles du gouvernement de l’Instinct sur l’humanité, restes affaiblis, mais non défigurés, des coutumes sanguinaires qui signalèrent notre bas-âge. L’anthropophagie a disparu depuis longtemps, non sans résistance de l’autorité toutefois, avec ses rites atroces : elle subsiste partout dans l’esprit de nos institutions, j’en atteste le sacrement d’eucharistie et le Code pénal.

La raison philosophique répudie cette symbolique de