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Page:Proudhon - Manuel du Spéculateur à la Bourse, Garnier, 1857.djvu/21

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Que personne ne s’effraye du mot. Il ne dépend pas de moi de désigner autrement le quatrième terme de cette série économique, dont l’évolution frappe tous les regards : Anarchie industrielle, Féodalité industrielle, Empire industriel, République industrielle.

De ces quatre termes le premier touche à sa fin ; le second est à son apogée, le troisième en éclosion, le quatrième à l’état fétal.

Du reste, les principes de l’économie républicaine, fort différents de ceux du Contrat social, ne pouvaient être qu’indiqués dans le présent Manuel, comme ils l’avaient été déjà dans d’autres publications. Je me réserve d’en donner l’exposition originale et complète dans un prochain ouvrage.

L’histoire des sociétés ne présente nulle part aux méditations du philosophe de plus grandes choses : comment se fait-il que nous daignions à peine les apercevoir ?

Que sont les révolutions de thermidor, de brumaire, de 1814 et 1815, de 1830, 1848 et 1851, qui défrayent tant de narrateurs et n’agitèrent le pays qu’à la surface, auprès de ces changements profonds, accomplis en moins d’un quart de siècle, et que met à nu, sans phrases, une simple statistique, un brutal inventaire ?

On a parlé des crimes de la Terreur, des hontes du Directoire, de l’arbitraire de l’Empire, des corruptions de la Légitimité et de la Monarchie Bourgeoise. Comparez donc ces misères avec la dissolution d’une époque qui a pris pour Décalogue la Bourse et ses œuvres, pour philosophie la Bourse, pour politique la Bourse, pour morale la Bourse, pour patrie et pour Église la Bourse !

On demande pour la presse une plus grande liberté. On voudrait qu’il fût permis aux journaux de discuter à