Page:Proudhon - Manuel du Spéculateur à la Bourse, Garnier, 1857.djvu/249

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En 1836, à Reims et à Saint-Étienne.
En 1838, à Saint-Quentin et à Montpellier.
En 1840, à Angoulême et à Grenoble.
En 1842, à Besançon, Caen, Châteauroux et Clermont-Ferrand.
En 1844, à Mulhouse.
En 1846, à Strasbourg et au Mans.
En 1847, à Valenciennes.

Nous arrivons aux crises de 1846, 1847 et 1848.

L’augmentation inusitée des opérations de la Banque, en 1846, les excès de la spéculation, l’immense quantité de capitaux immobilisés dans les chemins de fer, l’exportation du numéraire pour l’achat de céréales à l’étranger, la menace d’une famine, la peur, compagne inséparable de tout ce qui est insolite : telles sont les causes principales où l’on a cru trouver l’explication de la crise de 1846-47.

Du 1er juillet 1846 à la fin de l’année, les réserves métalliques étaient tombées de 252 millions à 80, c’est-à-dire de 172 millions. Le conseil général prit l’alarme. Le 14 janvier 1847, il éleva à 5 0/0 le taux de l’escompte, qui était depuis vingt-sept ans à 4, et s’empressa d’acheter des lingots à l’étranger. Mais l’opération la plus importante fut la vente au gouvernement russe de 50 millions de rentes françaises, dans le courant du mois de mars.

La Russie avait livré à la France de très-grandes quantités de grains, qui ne pouvaient être soldés qu’en espèces ; c’était la menace d’une nouvelle exportation de numéraire. Le marché offert par le gouvernement russe parait à cet inconvénient, puisque l’on payait à l’aide d’une inscription de rentes une dette exigible en argent. Aussi le traité fut-il accepté avec empressement. La Banque livra donc au trésor impérial de Russie 2 millions de rentes 5 0/0 au cours de 115 fr. 75 c. formant une somme de 46,300,000 fr. et 142,000 fr. de rentes 3 0/0 au cours de 77 fr. 65 c. formant une somme de 3,689,633 33 fr. Total : 49,989,633 33 fr.

Cette vente privait les actionnaires d’un revenu annuel de plus de 2 millions. Afin de leur offrir une indemnité, le conseil s’empressa de souscrire pour 25 millions à l’emprunt