espèces. La faveur s’attachant toujours aux billets, l’encaisse ne cessait de s’accroître ; le 2 octobre 1851, il était de 626 millions, dépassant de 110 millions la somme des billets en circulation. Ce n’est pas, comme nous l’avons dit, l’indice d’une grande prospérité.
Les coupures de 50 et de 25 fr. amèneraient dans les caves de la Banque plus de la moitié du numéraire circulant. On comprendra sans doute un jour l’inutilité de pareilles réserves. C’est l’histoire de l’avare ayant perdu son trésor.
- Mettez une pierre à la place :
- Elle vous vaudra tout autant.
Le 3 mars 1852, l’escompte fut réduit à 3 0/0. La crise alimentaire et l’exportation des espèces le firent élever à 4 le 7 octobre 1853, et à 5 le 3 janvier 1854 ; il fut ramené à 4 le 12 mai suivant.
Le 4 octobre 1855, une nouvelle crise alimentaire fit porter le taux de l’escompte, d’abord à 5, puis à 6 0/0, et réduire à 75 jours le terme des effets admis à l’escompte.
Telles sont les nécessités qu’entraîne le principe des encaisses métalliques, qui, loin d’être une garantie, deviennent une source de crise, en plaçant l’établissement dans l’alternative ou de suspendre ses payements, ou de réclamer le cours forcé, ou de prendre des mesures restrictives juste au moment où le commerce a le plus besoin de circulation.
La Banque de France possède 39 succursales, dont 15 ont été créées depuis 1848 ; chaque année elle en établit de nouvelles dans les centres les plus importants. Elle est déjà la suprême régulatrice de l’escompte et de la circulation. Les chiffres suivants attestent l’importance croissante et le caractère d’envahissement de l’institution. Avant la révolution de février, l’année la plus favorable avait été 1847 : le total des opérations s’était élevé à 2 milliards 714 millions. Les exercices de 1848, 49, 50 et 51 se maintinrent de beaucoup au-dessous de ce chiffre. Mais les transactions s’élevèrent :
En 1853 | à | 3,964,000,000 | En 1855 | à | 4,863,000,000 | ||
En 1854 | à | 3,888,000,000 | En 1856 | à | 5,809,000,000 |