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Page:Proudhon - Manuel du Spéculateur à la Bourse, Garnier, 1857.djvu/274

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« Les obligations sont au porteur ; elles sont de 1,000  fr., et peuvent être divisées en coupures dont la moindre est de 100 fr. Elles portent un intérêt annuel, dont le taux est fixé par le conseil d’administration, à l’époque de leur création.

« Elles sont classées par séries, dont chacune comprend toutes les obligations créées au même taux d’intérêts.

« Elles sont appelées au remboursement par voie de tirage au sort ; des lots et primes peuvent être attachés aux obligations remboursées.

« Les produits sont appliqués en première ligne à payer les intérêts des obligations foncières, le capital de celles que le sort a désignées pour le remboursement, et les lots et primes. » (Extrait des Statuts.)

Les porteurs d’obligations[1] ont donc pour garantie les emprunts souscrits par les propriétaires d’immeubles, et le capital des actions versées. C’est un peu plus hardi que la Banque de France, à qui il faut pour gage, — indépendamment d’un portefeuille au pair ou au-dessus de ses billets, — une encaisse métallique, des rentes en réserve, un capital immeuble et un capital d’actions. Cependant la garantie du portefeuille est bien plus certaine et plus réalisable que celle offerte par les emprunteurs sur hypothèque. Ce n’est pas que les obligations foncières se trouvent à découvert, car les prêts hypothécaires, n’excédant jamais la moitié de la valeur de l’immeuble, garantissent suffisamment le remboursement.

Dans ces conditions, l’institution, si elle ne peut rendre de grands services à l’agriculture, offre du moins aux capitalistes un placement aussi sûr qu’on peut le désirer. Mais il n’y a point de primes à réaliser ; et le béotien de la Bourse préférera toujours perdre 100 fr. par action du Palais de l’industrie, achetée à 170 et tombée à 70, par cette consi-

  1. Les actions sont la mise de fonds d’une entreprise ; les obligations en représentent les emprunts. Le bénéfice des obligations est fixe : c’est un tant pour cent l’an, et quelquefois une prime au remboursement. Elles ont privilége sur les actions, dont elles sont créancières. Elles ne sont point solidaires des pertes. Les actions, au contraire, courent les risques bons et mauvais de la société ; les pertes et les bénéfices n’en sont pas limités. — Dans une entreprise prospère, les actions sont préférables ; dans une société en déficit, les obligations sont plus sûres.