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Page:Proudhon - Manuel du Spéculateur à la Bourse, Garnier, 1857.djvu/297

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capital souscrit de plus de 4 millions, et 7 en organisation. En tout 62 caisses, représentant, avec le fonds social de la Compagnie, 26,703,600 fr.

Puisque les Caisses d’escompte de chaque localité existent sous une raison sociale et avec un capital propres, qu’est-ce que la Compagnie générale ? C’est, — à part l’assurance dont nous avons parlé, — un petit Crédit mobilier. À quoi lui servent tous ces comptoirs ? Le Rapport va nous l’apprendre.

« À mesure que nous avons avancé dans l’organisation des Caisses d’escompte, nous avons vu se développer de plus en plus dans la clientèle que ces Caisses représentaient un élément d’action et de ressources auxquelles les transactions commerciales ne pouvaient servir d’aliment.

« Nos Caisses, livrées à elles-mêmes, vous le savez, messieurs, sont rigoureusement limitées aux opérations de l’escompte, et nous exerçons sur elles un contrôle et une surveillance si incessants qu’il leur est impossible de s’écarter de leur mission spéciale et d’égarer le capital dont elles disposent sur toute opération de crédit autre que l’escompte, dont les risques, non plus que les bénéfices, n’ont rien d’aléatoire ; mais elles peuvent, avec le concours de la Compagnie et avec son autorisation, participer aux affaires de fonds publics et aux concessions administratives qui offrent des avantages certains, et, à leur tour, faire jouir leurs actionnaires et leur clientèle des avantages d’une association départementale centralisée à Paris. C’est ainsi que cette masse de capitaux disponibles, qui ne pouvait trouver d’emploi dans les Caisses d’escompte, a répondu au premier appel de la Compagnie générale, qui est autorisée par ses statuts à prendre l’initiative de toutes les opérations de banque et de crédit.

« La première opération de cette nature qu’ait faite la Compagnie générale des Caisses d’escompte a été l’organisation de la Compagnie générale de Crédit en Espagne. »

C’est donc toujours le même système : neutraliser la concurrence des capitaux isolés, les empêcher d’agir sur la place ; en second lieu les englober aux mains de quelques habiles. Les Caisses des localités créent à la Compagnie centrale une source de comptes courants inépuisable. Aussi va-t-elle se lancer en grand dans les opérations de la haute finance. À cet effet l’assemblée du 20 juin 1856 a décidé que le capital serait porté de 3 millions à 30 millions.