2. Formation progressive du capital par le travail ; en autres termes, commandite du travail par le travail, soit que les ouvriers fabriquent eux-mêmes, les uns pour les autres, selon leurs spécialités, les outils et meubles dont ils ont respectivement besoin, soit au moyen de prélèvements sur le prix des ventes et services, ou de retenues mensuelles sur les salaires.
3. Participation de tous les associés à la direction de l’entreprise et aux bénéfices, dans les limites et proportions déterminées par l’acte social.
4. Travail aux pièces, et salaire proportionnel.
5. Recrutement incessant de la Société parmi les ouvriers qu’elle emploie en qualité d’auxiliaires.
6. Caisse de retraite et de secours, formée par une retenue sur les salaires et les bénéfices.
À ces conditions fondamentales, qu’on peut regarder comme la loi commune des Associations, il conviendra bientôt d’ajouter les suivantes, qui, ainsi que nous l’avons fait remarquer à plusieurs, sont le complément nécessaire du système.
7. Éducation progressive des apprentis.
8. Garantie mutuelle de travail, c’est-à-dire de fourniture et consommation, ainsi que de bon marché entre les diverses Associations.
9. Publicité des écritures.
Telle est, dans son essence, l’Organique des Sociétés ouvrières : nous laissons de côté les détails de pratique particuliers à chacune d’elles. Bien entendu d’ailleurs que les principes que nous venons d’exprimer ne sont pas écrits dans les actes, dûment authentiques, des Associations. Ni la perpétuité, ni l’universalité, ni la déclaration d’absence d’un capital, ni la participation de travailleurs commanditaires à l’administration ainsi qu’aux bénéfices, ni le mutuellisme des Associations, ne seraient tolérés par notre législation commerciale et par les tribunaux chargés d’en donner l’interprétation. Les nouveaux sociétaires ont dû se conformer à la pratique judiciaire reçue ; mais ce qu’il ne leur est pas permis de dire, ils le sous-entendent et ils agissent en consé-