« De toute institution sociale et de toute institution civile. »
Voilà pourquoi toute institution et toute loi fondée sur la propriété périra.
« C’est un bien aussi précieux que la liberté. »
Pour le propriétaire enrichi.
« En effet, la culture de la terre habitable. »
Si le cultivateur cessait d’être fermier, la terre en serait-elle plus mal cultivée ?
« La garantie et la moralité du travail. »
Par la propriété, le travail n’est pas une condition, c’est un privilége.
« L’application de la justice. »
Qu’est-ce que la justice sans l’égalité des fortunes ? une balance à faux poids.
« Toute morale. »
Ventre affamé ne connaît point de morale.
« Tout ordre public. »
Oui-dà, la conservation de la propriété.
« Repose sur le droit de la propriété[1]. »
Pierre angulaire de tout ce qui est, pierre de scandale de tout ce qui doit être : voilà la propriété.
Je me résume et je conclus :
Non-seulement l’occupation conduit à l’égalité, elle empêche la propriété. Car, puisque tout homme a droit d’occuper par cela seul qu’il existe, et qu’il ne peut se passer pour vivre d’une matière d’exploitation et de travail ; et puisque, d’autre part, le nombre des occupants varie continuellement par les naissances et les décès, il s’ensuit que la quotité de matière à laquelle chaque travailleur peut prétendre, est variable comme le nombre des occupants ; par conséquent, que l’occupation est toujours subordonnée à la population ; enfin, que la possession, en droit, ne pouvant jamais demeurer fixe, il est impossible, en fait, qu’elle devienne propriété.
Tout occupant est donc nécessairement possesseur ou
- ↑ GIRAUD, Recherches sur le droit de propriété chez les Romains.