eût-il qu’un seul industriel ruiné tous les ans par la concurrence, s’il était reconnu que cette ruine est l’effet nécessaire du principe, la concurrence, comme principe, devrait être rejetée.
« La quatrième est que les principaux moyens propres pour y obvier ne seraient rien moins qu’expédients… »
C’est possible : mais j’en conclus que l’insuffisance des remèdes proposés vous impose un nouveau devoir, qui est précisément de rechercher les moyens les plus expédients de prévenir le mal de la concurrence.
« La cinquième, enfin, est que les vrais remèdes, en tant qu’il est possible de remédier au mal par la législation, seraient précisément dans le régime qu’on accuse de l’avoir produit, c’est-à-dire dans un régime de plus en plus réel de liberté et de concurrence. »
Eh bien ! je le veux. Le remède à la concurrence, selon vous, est de rendre la concurrence universelle. Mais pour que la concurrence soit universelle, il faut procurer à tous les moyens de concourir ; il faut détruire ou modifier la prédominance du capital sur le travail, changer les rapports de maître à ouvrier, résoudre, en un mot, l’antinomie de la division et celle des machines ; il faut organiser le travail : pouvez-vous donner cette solution ?
M. Dunoyer développe ensuite, avec un courage digne d’une meilleure cause, son utopie à lui de concurrence universelle : c’est un labyrinthe où l’auteur trébuche et se contredit à chaque pas.
« La concurrence, dit M. Dunoyer, rencontre une multitude d’obstacles. »
En effet, elle en rencontre tant et de si puissants, qu’elle en devient elle-même impossible. Car, le moyen de triompher d’obstacles inhérents à la constitution de la société, et par conséquent inséparables de la concurrence même ?
« Il est, en outre des services publics, un certain nombre de professions dont le gouvernement a cru devoir se réserver plus ou moins exclusivement l’exercice ; il en est un nombre plus considérable dont la législation a attribué le monopole à un nombre restreint d’individus. Celles qui sont abandonnées à la concurrence sont assujéties à des formalités et à