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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/116

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chaque tête de Français, homme ou femme, enfant ou adulte, doit payer à l’État, la moitié, soit 25 fr., appartient à la guerre, hélas ! et aux dettes. On ne saurait trop le répéter : les idées ont changé depuis 1789, mais les faits ? Quelle différence sérieuse existe-t-il entre l’administration du roi absolu, qui régnait et gouvernait, et celle du peuple souverain, qui règne et ne gouverne pas ?

Et si nous comptions, ainsi que le requiert une théorie exacte de l’impôt, les dotations, la dette viagère, les recettes de la caisse de l’armée, le redoublement de fonctionnaires et l’augmentation de traitements qu’exigent la centralisation et la haute police, plus le manque à gagner de 600, 000 hommes, tant soldats que marins, ce serait plus d’un demi-milliard à ajouter au sacrifice que le pays fait à son gouvernement, un total de 46 fr. par tête et par an pour se faire garder, policer et représenter !

La grande moyenne, ajoute M. Horn, est ainsi de 27,20 p. 0/0 pour la dette et 25,70 pour la guerre : c’est-à-dire que plus de la moitié des sommes demandées annuellement aux contribuables de tous les pays s’en va en dépenses improductives. Mais cette moyenne est de beaucoup dépassée par la moitié au moins des États qui figurent dans notre liste. Il convient en outre de remarquer, 1° au sujet des dépenses militaires, que nous avons compté uniquement les dépenses ordinaires, c’est-à-dire les charges que l’entretien de l’armée impose au pays en temps de paix ; 2° au sujet de la dette, que la rente annuelle n’en