Aller au contenu

Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que le premier, consommant dix mètres cubes d’air là où le second n’en consomme qu’un, est une cause dix fois plus énergique de destruction pour l’atmosphère de la capitale.

Mais, ainsi que nous venons de le faire pressentir, les choses sont loin de se passer d’une façon aussi simple.


Comment la contribution aux charges de l’État s’exerçant en raison de la personne et en raison des facultés, l’impôt, égal à l’origine, devient proportionnel.


D’une part, les revenus du domaine, quel qu’il soit, sont loin de faire face aux dépenses de l’État ; il y a même à cela une sorte de contradiction. C’est une loi de la civilisation, en même temps que de l’économie sociale, qu’en fait de biens territoriaux tout ce qui peut être approprié soit approprié ; c’en est une autre que l’État se mêle le moins possible d’exploitation agricole et d’industrie. Admettant que l’État ait conservé, en dehors des propriétés particulières, de vastes domaines, qu’en fera-t-il si les citoyens, possessionnés, occupés sur leurs propres héritages, n’ont pas besoin, pour vivre, de travailler au chantier national ? En dehors de la collectivité des citoyens l’État n’a pas de travailleurs par lesquels il puisse exploiter ses domaines. Imposera-t-il alors aux citoyens, en guise de contribution, un nombre de journées de travail ? Ce serait rétablir la corvée féodale, et, au point de vue du fisc, tourner dans un cercle vicieux. Le plus simple