mique, de l’égalité devant l’impôt. Car s’il se trouvait, par l’effet de quelque influence dont nous n’aurions pas tenu compte, que ce principe, incontestable au premier abord, ne fût dans son application actuelle qu’un préjugé de tendance, un mensonge à la vérité et à la justice, il y aurait lieu pour nous ou d’y renoncer tout à fait, et conséquemment de changer de fond en comble le système de l’impôt, ou de faire cesser l’influence qui le fausse, c’est-à-dire de changer l’économie sociale tout entière, ce qui serait bien autrement grave que de réformer l’impôt.
Le principe de proportionnalité est généralement admis comme la seule base équitable de l’impôt, et c’est pourquoi les taxes de capitation, comme celles qui pèsent sur les consommateurs, sont réprouvées à l’unanimité. Mais comment, encore une fois, établir l’impôt d’une manière rigoureusement proportionnelle ? Là est la question. Or je crois avoir l’un des premiers démontré (Système des contradictions économiques, 1845) que, dans l’état actuel de la société, eu égard à la distribution inégale des fortunes, la proportionnalité de l’impôt, en la supposant réalisée, équivaudrait à une progression de l’impôt en sens inverse des facultés du contribuable, c’est-à-dire précisément à une contradiction. Voici à peu près comment je raisonnais :
En France, comme partout, les fortunes sont iné-