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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/202

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coloniales. Chacun est obligé d’en user, et n’en peut prendre, comme du sel, que dans une certaine mesure. Si bien que, malgré les efforts des théoriciens et la probité des agents du fisc, les différentes sortes d’impôts aboutissent à une capitation égalitaire, précisément l’iniquité qu’on voulait sur toute chose éviter.


Phénomène de la contradiction dans l’impôt.


Aurais-je voulu répondre par une mystification pédantesque au loyal appel des honorables conseillers d’État du canton de Vaud ? A Dieu ne plaise ! Leur généreuse initiative est chose trop rare, au milieu d’une société tout occupée d’intérêts égoïstes, pour qu’on la traite à la légère.

Ce n’est point une thèse qui me soit particulière que je viens d’exposer, c’est la force des choses qui crie sous ma plume, et depuis quinze ans, à l’impossibilité, à la contradiction.

Mais que mes juges ne s’effraient pas : cette contradiction même est un des éléments de la vérité, une des conditions de l’ordre. C’est grâce à elle que j’essayerai à mon tour d’indiquer les véritables règles de la constitution de l’impôt, chose qu’il m’était interdit d’entreprendre avant d’avoir établi, par le détail, ce qu’est l’impôt dans sa pratique actuelle, ce qu’il a été dans son origine, ce que le droit moderne veut qu’il devienne, et comment il se fait, en dépit d’une révolution immense, de l’effort des législateurs, des prati-