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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/207

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la propriété qui paye à l’État la bienvenue de son remplaçant (Q).

Quant aux patentes, licences, contributions locatives, droits d’octroi, de régie, etc., dont tout négociant et industriel est tenu de faire l’avance à l’État, il arrive fréquemment que le titulaire, emprunteur sur hypothèque ou en compte courant, pressé par la concurrence du capitaliste qui roule sur ses propres fonds, est obligé d’y mettre du sien et de se saigner pour conserver sa clientèle. Il rentre alors dans la catégorie des consommateurs salariés sur qui l’impôt pèse de tout son poids, ce qui ne fait que confirmer la règle.

En deux mots, l’impôt, dans les conditions de la société actuelle, n’est ni ne peut être juste, pas plus que le prix des marchandises ou la répartition des services et des capitaux.

C’est ce que le réformateur fiscal, devenu par la nécessité même de sa mission réformateur social, ne devra jamais perdre de vue, à peine de produire dans l’économie de la société et dans le système de l’État d’immenses perturbations, plus redoutables que toutes les inégalités qu’il voudrait réparer.