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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/209

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leur mode de répartition et de perception, leur dénomination, se résolvant en fin de compte en une taxe uniforme de consommation, l’unité de l’impôt est pour ainsi dire dans la logique des choses. Les inconvénients de la multiplicité sautent aux yeux : elle a pour résultat de grever inégalement les produits, de tirer d’un même sac plusieurs moutures, de frapper deux fois, en certains cas, le contribuable, comme dans l’impôt sur les successions ; de dissimuler au public l’exorbitance des droits perçus, ou, selon l’expression d’un ancien chroniqueur, de plumer la poule sans trop la faire crier. Cette dissimulation, incompatible avec la dignité d’un état démocratique, doit disparaître, et les publicistes qui dans ce but ont fait appel à l’unité de l’impôt, tout en s’écartant selon moi des voies pratiques de la vérité, n’ont fait que préjuger, à leur manière, la justice du temps.

Pour faire mieux ressortir l’argument des réformateurs unitaires, réduisons à sa forme la plus simple le système actuel de l’impôt.

Puisque les taxes de toutes sortes se trouvent reportées, quoi que fasse le législateur, sur le produit, et acquittées d’une façon à peu près égale par tous les chefs de famille, une capitation pure et simple ne serait ni plus ni moins onéreuse que les combinaisons en vogue ; elle aurait sur elles l’avantage d’une répartition facile et d’une perception peu coûteuse. L’impôt pourrait être immédiatement dégrevé de la plus grande part des frais que coûte sa perception, et dont le montant n’est pas moins, en France, de