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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/215

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« Reste pour la progressivité une dernière ressource, c’est de la faire porter sur le revenu net, de quelque manière qu’il soit formé. Par exemple, un revenu de 1,000 fr. payerait 10 pour 100 ; un revenu de 2,000 fr., 11 pour 100 ; un revenu de 3,000 fr., 12 pour 100 ; un revenu de 4,000 fr., 13 pour 100. Laissons de côté les mille difficultés et vexations du recensement, source d’innombrables passe-droits ; supposons l’opération aussi facile qu’on le voudra. Eh bien ! voilà précisément le système que j’accuse tout à la fois d’hypocrisie, de contradiction et d’injustice.

« Je dis d’abord que ce système est une pure hypocrisie, une lâche et honteuse transaction, parce qu’à moins d’enlever au riche la portion entière de revenu qui dépasse la moyenne proportionnelle, déduction faite de la moyenne de l’impôt, la progression ne changera pas de direction ; elle ne se retournera pas contre le riche, elle se réduira à un léger adoucissement en faveur du pauvre. Je m’explique.

« Supposons, comme nous l’avons fait précédemment, la moyenne annuelle du produit pour toute la France à 1,000 fr, par chaque famille de quatre personnes. La population étant de 36 millions d’âmes, le produit national de 9 milliards, l’impôt seulement du huitième, ce serait pour chaque famille moyenne jouissant d’un revenu moyen de 1,000 fr., une cote moyenne à payer de 125 fr.

« Il s’agit sur cette donnée d’établir une progression.