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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/217

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pour un revenu de 900 fr., 12.04 ; pour un revenu de 800 fr., 12.03 ; pour un revenu de 700 fr., 12.02, la progression s’élevant ou s’abaissant d’un centième pour 100 par chaque 100 fr. de revenu.

Quel serait maintenant le résultat de cette combinaison ?

Pour le millionnaire jouissant de 100,000 fr. de revenu, d’être surtaxé de 10,000 fr., ce qui ne ferait pas grand tort à son luxe, puisqu’il lui resterait net 77,500 fr.

Pour le pauvre jouissant de 900 fr. de revenu, à qui l’impôt proportionnel impose une taxe de 112 fr. 50 c. par an, la progression lui procurerait une diminution de 9 cent. ; pour 800 fr. de revenu, 16 cent. ; pour 700 fr., 21 cent. En sorte que le déficit du premier, au lieu d’être de 87 fr. 50, ne serait plus que de 87 fr. 41 ; le déficit du second, qui est de 175 fr., ne serait plus que de 174 fr. 84 ; le déficit du troisième, que nous avons trouvé de 262 fr. 50, ne serait plus que de 262 fr. 29.

Une fraise, comme dit le peuple, jetée à la gueule du loup ! Vaut-il la peine de bouleverser les lois, les idées, les principes, de créer des catégories pour un si minime, un si misérable résultat ?

N’est-il pas évident que l’impôt, bien qu’il aille de plus en plus vite pour le riche, de plus en plus lentement pour le pauvre, tourne néanmoins toujours dans le même sens, toujours à rebours de l’égalité et conséquemment de la justice ? Rien n’est changé dans l’esprit de la législation fiscale : C’est toujours, comme