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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/274

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mie sociale, elles ne nous donneront pas un résultat tout différent ?

Ici la philosophie à priori nous vient en aide. Qu’est-ce que l’erreur ? Une mutilation de la vérité. Le mal ? Une inversion du bien. L’injustice ? La négation de l’équivalence entre personnes, services et produits. Quelle proposition particulière dans la philosophie de la nature et de l’humanité peut être appelée VÉRITÉ ? Aucune ; l’opposition, l’antagonisme, l’antinomie éclatent partout. La vraie vérité est : 1° dans l’équilibre, chose que notre raison conçoit à merveille, et qui constitue la plus élevée et la plus fondamentale de ses catégories, mais qui n’est qu’un rapport ; 2° dans l’ensemble, que nous ne saurions embrasser jamais.

Ce n’est donc pas rien pour nous d’avoir appris que dans cette question de l’impôt toutes les formes sont fautives, toutes les hypothèses erronées, et qu’en résultat, ramenée à une expression générale, aussi générale que possible, l’équation de l’impôt est une chimère. Cela nous montre que l’impôt est une fonction particulière dans un être vivant ; qu’en conséquence son équation ne peut pas être obtenue, mais seulement approximée ; qu’à cette fin rien de ce qui se révèle dans l’impôt n’est à négliger, et qu’il nous est permis d’user, en vue de la justice, de tout ce que la justice nous a fait d’abord séparativement condamner, pourvu que nous en usions synthétiquement, avec intelligence et discrétion, cum pondère, numero et mensura.