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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/276

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c’est en vain que nous essayerions toutes les combinaisons de ressorts, toutes les oppositions de forces et toutes les bascules ; le mieux serait de renoncer à notre tâche et de nous écrier avec douleur : Point de merci pour le contribuable ; point de salut pour l’humanité !

Combien, demandait le législateur antique, le producteur, taillable et corvéable, doit-il donner à ses maîtres et à l’État ? — Tout, répondait le droit divin, moins ce qui lui est absolument nécessaire pour vivre.

Combien, demande à son tour le législateur moderne, le producteur, devenu citoyen, doit-il garder ? — Tout, répond le droit révolutionnaire, moins ce qui est absolument indispensable à l’État pour faire le service qui lui est demandé.

De l’ancienne société à la nouvelle, le rapport entre l’homme et l’État est donc interverti. Non-seulement la Liberté traite avec l’État de puissance à puissance, d’échangiste à échangiste, mais ce qu’elle lui livre du sien et qui formait autrefois la portion la plus considérable de son avoir, maintenant est ou doit être la moindre.

Quelle sera donc, en maximum, dans une société libre, la dépense de l’État ? En autres termes, quelle sera la limite supérieure de l’impôt ?

Les auteurs négligent entièrement cette question ; les ministres d’État n’ont garde d’y songer. Les premiers s’évertuent, dans leurs fantastiques théories, à résoudre le problème pour tous les cas, aussi bien pour le cas d’une nation qui devrait livrer au fisc moi-