et de la liberté ; qu’elle daigne surtout réfléchir que les anomalies dont elle se plaint en matière d’impôt tiennent généralement à des causes sociales, rarement à une mauvaise volonté fiscale ; qu’à cet égard toutes les nations de l’Europe, aujourd’hui comme autrefois, souffrent des mêmes abus, et que c’est encore dans les États les plus faibles qu’il se rencontre le plus d’équité et le moins de souffrance. Qu’elle considère, enfin, que pour faire cesser l’inégalité de l’impôt et guérir cette plaie du paupérisme qui soulève à chaque instant les sujets contre les gouvernements, il ne suffirait même pas aux citoyens d’une république quelconque d’introduire dans leur droit public toutes les améliorations imaginables, il faudrait promener la réforme dans tous les pays, attendu que, par le progrès de la civilisation, de même que par la communauté des traditions et des préjugés, les nations et les États de l’Europe moderne sont devenus, en ce qui est de l’ordre économique, tous solidaires.
Les nations ne peuvent vivre, prospérer ou pâtir isolément : il faut qu’elles se sauvent ou qu’elles se perdent ensemble…